
Bourgogne 2025: Un millésime de qualité et avec des quantités revenues à la normale
Bourgogne 2025 : un millésime d’équilibre et d’excellence dans un contexte mondial tendu
En 2025, la Bourgogne signe un millésime d’exception. Après plusieurs campagnes marquées par la variabilité et les difficultés climatiques, cette récolte se distingue par sa qualité et son expression fidèle des terroirs. Le Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB), lors de sa conférence de presse du 6 octobre, a dressé un tableau globalement optimiste, même si l’environnement économique mondial demeure incertain.

Un cycle climatique maîtrisé, serein
La campagne 2025 restera dans les mémoires comme celle du retour à une certaine normalité. Après un hiver humide et bénéfique pour la reconstitution des réserves hydriques, le printemps s’est révélé doux et sec, favorisant un débourrement homogène et une floraison régulière. L’été, chaud mais sans excès, a permis une maturation progressive, ponctuée de quelques épisodes pluvieux salvateurs.
Deux phases de vendange ont rythmé la Bourgogne : la première dès la fin août pour les secteurs les plus précoces, la seconde courant septembre sous des conditions lumineuses, ensoleillées et stables. Le résultat est une récolte à la fois généreuse et équilibrée, offrant des jus d’une pureté et d’une fraîcheur remarquables. Les raisins sont entrés en cuverie avec des degrés modérés, des acidités bien présentes et des états sanitaires excellents.
Pour les blancs, notamment à Chablis et en Côte de Beaune, le millésime s’annonce d’une tension et d’une précision exemplaires. Les rouges de la Côte de Nuits et de la Côte Chalonnaise expriment une maturité aboutie, sans excès, avec des trames tanniques fines et une palette aromatique élégante. Le BIVB résume le profil de 2025 en un mot : « harmonie ».
Des contrastes régionaux mais une qualité homogène
Si la Bourgogne dans son ensemble affiche une récolte satisfaisante, des disparités demeurent. Les zones les plus touchées par les aléas printaniers enregistrent des volumes plus restreints, tandis que d’autres, comme le Mâconnais, bénéficient de rendements plus généreux. Globalement, le millésime s’établit dans la moyenne décennale, un retour bienvenu après plusieurs années de tension sur les volumes.
Les vignerons font surtout remarquer le niveau de sérénité du déroulement des vendanges, rare depuis quelques années… loin des précipitations soudaines et des canicules extrêmes de certains millésimes récents. Pour beaucoup, 2025 marque un tournant : celui d’une « maturité viticole » où la précision du travail parcellaire, l’observation fine des sols et la souplesse dans la date de récolte font toute la différence.
Un environnement économique international qui reste sous pression

Si le vignoble retrouve le sourire, les marchés, eux, se montrent plus hésitants. Les exportations progressent légèrement (+5,6 % en volume, +2,7 % en valeur), portées par la reprise des ventes en Europe et en Asie. Mais le contexte mondial reste fragile : inflation, coûts de production élevés, guerres, taxes, manque de visibilité, logistique tendue et incertitudes douanières pèsent sur la rentabilité des entreprises.
Les États-Unis demeurent le premier débouché à l’export, suivis du Royaume-Uni, du Japon et du Canada. La France conserve une consommation stable, bien que plus sélective. Le BIVB appelle à la vigilance : dans un marché mondial de plus en plus concurrentiel, la valeur et la cohérence du positionnement restent les meilleurs atouts de la Bourgogne.