Millésime 2013
Patrick Bernard recommande une « baisse des prix » du vin
Le mardi 18 Mars 2014 Millésima organisait sa 25ème dégustation Panorama des vins de Bordeaux. Le principe de cette dégustation n’est pas de présenter des vins Primeurs avant l’heure mais de proposer à la dégustation un grand nombre de vins du millésime précédent. Ainsi donc mardi 150 châteaux du Bordelais (que des vins rouges) ainsi que leurs propriétaires sont venus nous présenter à nouveau le millésime 2012 juste avant qu’il soit mis en bouteille. Vous aurez d’ailleurs l’occasion de lire les commentaires de dégustation de ces vins la semaine prochaine.
Certains peuvent douter de l’intérêt de refaire déguster des vins qui ont déjà été goutés lors des Primeurs de l’année dernière et surtout peu de temps avant les Primeurs 2013. Personnellement je dirais que ce genre de dégustation Panorama organisée juste avant la mise en bouteille est beaucoup plus judicieuse que les dégustations Primeurs.
En effet que goute t’on lors des Primeurs ? Des vins qui ne sont pas finis, à peine mis en barriques et pas encore assemblés tels qu’ils le seront par la suite… On va dire que les Primeurs permettent de savoir à 60% à quoi ressemblera un vin et surtout à acheter moins cher (avec livraison dans 12 ou 18 mois) ce qui donne l’occasion aux propriétés de faire rentrer de la trésorerie plus tôt que prévu. Pour ne rien vous cacher personnellement je considère que le grand intérêt des Primeurs c’est surtout « l’échange de carte de visite », les rencontres professionnels et l’entretient du réseau.
Bref ! Revenons à nos moutons ! Apres deux bonnes heures de dégustation et pour introduire le cocktail déjeunatoire Patrick Bernard, le patron de Millésima, débuta son discours avec non pas une rétrospective sur le 2012 dégusté précédemment mais avec son impression et ses conseils sur le millésime 2013.
Pour cadrer le contexte le 2013 est l’objet depuis début août de jugements (souvent à tort) assez tranchés. Entre les personnes qui ont jugés le millésime « sans intérêt, désastreux » avant même que le raisin soit totalement mûr et ceux qui l’ont internationalement condamné sans même le goutter il est vrai que ce 2013 est déjà commercialement mort né. Ce qui est dommage car même si les conditions météorologiques n’ont pas été idéales et qu’il s’agit d’un millésime beaucoup plus compliqué à faire que le 2009 il y a malgré tout de belles choses, de beaux jus, de belles couleurs… Au final une partie des 2013 devraient être intéressant à déguster dans quelques années. Egalement je rajouterais que en dehors des vignobles touchés par les intempéries c’est dans ce genre de millésime la (un peu comme 2007) que l’on va pouvoir voir tout le savoir-faire du vigneron.
Dans son discours, Patrick Bernard (Millésima), après avoir renouvelé son total soutien aux viticulteurs nous a donné sa vision du millésime 2013 : « c’est un millésime qui n’a pas de défaut, qui n’a pas beaucoup d’alcool et qui est équilibré… Il va nous permettre de boire de bons vins en attendant que les 2009 et 2010 soient mûrs ». Le discours aurait pu satisfaire beaucoup s’il s’était arrêté là mais P. Bernard a enchaîné avec quelques conseils destinés aux viticulteurs « Nous avons une antenne en Asie. Nos clients de Hong Kong nous ont fait savoir que ce millésime ne les intéressait pas. Et les Etats-Unis où nous avons également des représentants et un peu plus de 20 000 clients, nous ont prévenu que l’intérêt serait très très limité. L’avenir de ce millésime est donc en Europe…mais il faut que vous écoutiez ce marché qui vous demande un prix adapté ». Le message est donc passé et il est clair, si « on » veut que le 2013 se vende il va falloir « baisser » les prix.
Je me permettrais juste de rajouter que certaines propriétés ont ces dernières années augmenté démesurément leurs prix et qu’il est vrai qu’une baisse des prix pour certains permettra de récoler un peu plus à un prix correct/raisonnable.
Choukroun Chicheportiche Jonathan
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