Pelaverga Verduno est une variété indigène qui pousse au fil du temps

De 11 producteurs en 2023 à 18 en 2024

La promotion du Verduno Pelaverga DOC se fait de plus en plus bien. Ce cépage autochtone de la région des Langhe est cultivé sans cesse depuis des décennies ; Diego Morra, président de l’association « Verduno è Uno », lors de la dernière présentation du millésime 2022 baptisé #VERDUNOÈ, a déclaré : « L’intention collective est de travailler ensemble pour protéger et préserver cette singularité, même face aux défis posés par le changement climatique, en adaptant le travail dans le vignoble afin de toujours garantir des raisins de la meilleure qualité ; de valoriser les qualités spécifiques du cépage Pelaverga Piccolo, ainsi que celles de l’appellation et de la zone qui est sa patrie élective, en présentant le vin, en racontant son histoire et en l’offrant aux consommateurs locaux et internationaux ; d’attirer l’attention sur l’immense potentiel du Verduno Pelaverga DOC en termes d’accords gastronomiques, ainsi que sur l’indéniable polyvalence qui le rend intéressant pour des cultures et des traditions culinaires très différentes, ce que nous avons l’intention de promouvoir notamment dans cette nouvelle édition de #VERDUNOÈ grâce à la participation du chef finlandais Jyrki Sukula ; il deviendra un ambassadeur de notre terroir, en comprenant les spécificités historiques, culturelles, patrimoine artistique et naturel, en renforçant et en encourageant sa vocation touristique, en accord avec les institutions désignées ; d’accueillir de nouveaux collègues qui abordent l’appellation avec curiosité et intérêt, et de travailler en équipe, en coopérant de manière cohérente pour faire entendre la voix des Associés dans les contextes appropriés, tant au niveau local qu’international, et inspirer d’autres à diffuser le message. Verduno è Uno, le nom de notre association se traduit par Verduno est Un et a été choisi spécifiquement pour souligner les deux concepts clés qui animent notre travail : la singularité de cette appellation et son ancrage territorial à Verduno, mais aussi la cohésion, la détermination et l’unité d’un groupe croissant de producteurs locaux qui – depuis près de 30 ans maintenant – promeuvent fièrement les vertus de cette appellation.

Verduno, sentinelle des Langhe

Le village de Verduno émerge avec grâce d’une vague de vignes et de bois, perché à 381 mètres d’altitude, avec son clocher bien visible au-dessus de la crête de la colline. Un lieu magique et silencieux, comptant un peu moins de 600 habitants. Depuis le Belvédère, entouré de tilleuls et de marronniers d’Inde, les vignes s’étendent à perte de vue, encadrées par les Alpes, qui délimitent ce paysage de carte postale. Verduno est un microcosme culturel et œnologique intéressant, où producteurs de longue tradition et jeunes entrepreneurs consolident depuis plusieurs années une croissance collective de la production, avec une augmentation significative de la qualité globale, du nombre de caves, de l’offre de vins et des investissements sur le territoire.

Fief du Nebbiolo et de différentes expressions du Barolo, dont un Barolo contemporain et élégant de la Mention Monvigliero (MGA), Verduno s’efforce de renforcer et de valoriser le lien historique avec le vin issu du cépage Pelaverga Piccolo, l’un des cépages autochtones sauvés de l’extinction après la Seconde Guerre mondiale, capable de résumer et de raconter les caractéristiques du territoire.

Cépage Pelaverga

Selon certaines sources, l’origine du nom Pelaverga serait liée au latin « pellis virga » et ferait référence à une technique particulière adoptée pour favoriser la maturation des raisins, consistant à éplucher partiellement les rameaux de la vigne. Deux cépages autochtones différents, aux caractéristiques génétiques et morphologiques autonomes, sont connus sous le nom de Pelaverga dans le Piémont, mais ils sont cultivés dans deux zones distinctes : l’adjectif « Grosso » désigne l’un et « Piccolo » l’autre, ce qui indique la principale différence entre les deux, qui réside dans la taille des baies. Le Pelaverga Grosso est originaire des contreforts de la région de Saluces, dans la province de Coni ; dans la région de Turin, il est appelé Cari, d’après Chieri, l’autre zone de culture historique. La tradition lie l’introduction et la propagation du Pelaverga Piccolo dans les Langhe au XVIIIe siècle à l’œuvre de Sebastiano Valfrè, qui l’aurait apporté de la région de Saluzzo à sa ville natale de Verduno : des études (Mannini et al. 1991) montrent en effet que le Pelaverga Piccolo n’a aucun lien de parenté avec le Pelaverga Grosso : le Pelaverga Piccolo possède ses propres caractéristiques ampélographiques, agronomiques et œnologiques, à tel point qu’il est devenu un cultivar à part entière.

C’est un cépage adaptable et polyvalent, d’une vigueur exceptionnelle. Grâce à son débourrement tardif, il est bien protégé des gelées printanières ; sa productivité est élevée et constante. Il est principalement cultivé en espalier. Le cépage se caractérise par des grappes moyennes à grosses, compactes et ailées, coniques ou pyramidales allongées. Les baies sont moyennement petites, sphéroïdales ou ellipsoïdales, avec une peau moyennement épaisse aux nuances violettes, couverte de pruine. La période de récolte a tendance à être plus précoce, vers la deuxième quinzaine de septembre. Enregistré comme cépage demi-tardif, la récolte avait toujours lieu dans la première décade d’octobre, après le Dolcetto.

Les deux cépages Pelaverga, Grosso et Piccolo, ont été officiellement inscrits au Catalogue national des variétés de vigne entre 1981 et 1994.

L’appellation Verduno Pelaverga

Approuvé par décret ministériel du 20 octobre 1995 (et mis à jour ultérieurement avec des modifications en 2007, 2011, 2014 et 2015), le règlement de production du Verduno Pelaverga (ou Verduno) isole une petite zone de production qui comprend la commune de Verduno et des parcelles situées dans les communes voisines de Roddi et de La Morra. Un seul type de vin est envisagé : un vin rouge tranquille sec, élaboré à partir d’au moins 85 % de Pelaverga Piccolo.

D’autres cépages noirs adaptés à la culture dans la région du Piémont peuvent contribuer aux 15 % restants, mais la quasi-totalité des vins disponibles sur le marché sont élaborés à partir de Pelaverga Piccolo à 100 %. Le règlement ne précise pas les durées minimales de vieillissement ni le type de contenant à utiliser pour l’élevage.

Français La surface apte à la production du Verduno Pelaverga dépasse légèrement les 30 hectares : 25,18 dans la commune de Verduno, 3,96 dans la commune de Roddi d’Alba, 1,62 dans la commune de La Morra (données de Servizi Regione Piemonte – Anagrafe Agricola Unica), dont un pourcentage élevé a été historiquement exploité. Le nombre annuel de bouteilles effectivement enregistrées a fluctué au cours des cinq dernières années entre 150 000 et 180 000, atteignant un pic de 204 000 dans le millésime 2022.

Millésime 2021 vs 2022

Au cours du millésime 2021, 1 569 hectolitres de Verduno Pelaverga ont été enregistrés en DOC, déclarés par 33 viticulteurs, 18 œnologues et 19 embouteilleurs, correspondant à une production totale de 178 013 bouteilles certifiées. Au cours du millésime 2022, 1 756 hectolitres de Verduno Pelaverga ont été enregistrés en DOC, déclarés par 35 viticulteurs, 19 œnologues et 19 embouteilleurs, correspondant à une production totale de 204 875 bouteilles certifiées.

Verduno est une, l’Association

Entre les deux guerres mondiales et après-guerre, la cave Comm. G.B. Burlotto avait perpétué l’ancienne tradition de vinification du Pelaverga Piccolo en monocépage. Dans les années 1950 et 1960, la production était devenue faible et dépassait à peine 1 000 bouteilles par an. Elle résultait de la récolte séparée des plants de Pelaverga Piccolo encore présents dans les vignobles de Nebbiolo, Barbera et Dolcetto, propriété de la cave et de certains viticulteurs de la ville.

En 1972, le Château de Verduno organisa la plantation de nouveaux vignobles exclusivement en Pelaverga Piccolo : cette voie fut progressivement suivie par d’autres producteurs.

Cette étape marqua la fondation de l’association des producteurs de Verduno, officiellement créée en 2000, mais fonctionnant de manière informelle depuis les années 1980. Il y avait six caves fondatrices : outre Castello di Verduno, Fratelli Alessandria, Commendator G.B. Burlotto, Gian Carlo Burlotto – Cantina Massara, Bel Colle et Vinandolo di Antonio Brero.

Le projet a été partagé par des techniciens et des œnologues. Le soutien est venu des institutions, à commencer par la municipalité de Verduno, qui a mis à disposition un terrain appartenant au cru Monvigliero pour la création d’un vignoble expérimental. Les Facultés d’Agriculture et les Instituts de Culture Arboricole des Universités de Turin et de Milan, l’Institut Expérimental de Viticulture d’Asti et le Séminaire Permanent Luigi Veronelli ont été impliqués dans les activités de recherche. Le cépage a été promu avec succès grâce au travail d’équipe, aboutissant à l’institution du Verduno Pelaverga DOC en 1995, un an après son inscription au Registre National des Variétés de Vigne (code 330). La première bouteille habillée de la « fascetta » (l’étiquette du goulot) était le fruit du travail de tous, et non de celui d’une seule cave : une version institutionnelle, avec une étiquette créée spécialement par l’artiste suisse Henri Spaeti. L’association compte aujourd’hui 18 membres, tandis que 19 caves produisent du Verduno Pelaverga, avec une production totale de plus de 200 000 bouteilles depuis la dernière récolte, dont la quasi-totalité sont disponibles à la vente au détail en Italie à environ 15-20 euros.

Profil du vin

Le vin issu du Pelaverga Piccolo présente une robe rubis pâle aux nuances violacées et un caractère aromatique caractéristique, facilement reconnaissable à sa note épicée. Le qualificatif le plus récurrent est le poivre (blanc et vert), mais les références peuvent aller du curry à la coriandre. Une étude réalisée en 2021 par le chercheur Maurizio Petrozziello souligne : « Ce vin se caractérise par une robe claire et un arôme épicé unique et intense. L’analyse de ce vin a détecté une concentration significative de rotundone (environ 40 ng L−1), connue pour conférer une note poivrée distinctive et dont le seuil olfactif est très bas (16 ng L−1 dans le vin). Les concentrations mesurées, bien supérieures au seuil de perception, pourraient relier directement la rotundone aux notes épicées mises en évidence par l’analyse sensorielle des vins Pelaverga. »

Le palais de ces vins est équilibré et épuré, avec une acidité contenue et des tanins doux, avec une structure moyennement légère et un bon degré alcoolique.

Les vins Pelaverga ont une vocation gastronomique distincte : selon la température de service, ils se marient bien avec les « merende sinoire » (en-cas de fin d’après-midi ou de début de soirée), et avec les entrées de « vitello tonnato » ou de « carne cruda », ainsi qu’avec les plats de pâtes piémontais traditionnels tels que les « tajarin » et les « agnolotti del plin », ou des plats principaux remarquables comme les « finanziere » et le « bollito misto ». Ils valent également la peine d’être essayés avec des plats de poisson à la sauce tomate comme le « cacciucco » ou les calamars farcis.