At the Colterenzio Winery in Alto Adige
La dégustation de six Sauvignons, conduite par le MW Frank Röderer d’Allemagne, a été l’occasion de rencontrer une dizaine de collègues et la direction de la cave Colterenzio, à savoir le président Maximilian Niedermayr, l’œnologue Martin Lemayr et le directeur des ventes Alex Ferrigato. À cette occasion, le premier millésime du Sauvignon Riserva Gran Lafóa 2021 de Colterenzio a été officiellement présenté dans la nouvelle aile de la cave. La comparaison du Sauvignon du Haut-Adige avec trois Sauvignons français de la Loire, un Sauvignon de Styrie et un autre de Nouvelle-Zélande, tous du même millésime à l’exception d’un seul, a été extrêmement fascinante.
Sauvignon blanc
Le nom sauvignon proviendrait de l’adjectif français sauvage (Bonnier et Levadoux, 1950). Il semble que le sauvignon blanc soit le résultat d’un croisement entre le traminer et le chenin blanc, mais son origine reste incertaine. Bien qu’il soit français, deux régions le revendiquent : le Val de Loire et le Bordelais. Il existe au moins deux biotypes, le petit sauvignon ou sauvignon jaune et le grand sauvignon ou sauvignon vert, beaucoup moins répandu, qui correspond à la sauvignonasse. Le sauvignon est le troisième cépage blanc le plus cultivé au monde. La plupart des hectares se trouvent en France (environ 30 000), mais les chiffres augmentent en Nouvelle-Zélande où il représente la majorité des nouvelles plantations et 65 % de l’ensemble des vignobles néo-zélandais avec environ 27 000 hectares. En Styrie, en Autriche, une autre région prise en considération lors de notre masterclass, le Sauvignon est le cépage le plus cultivé avec 910 hectares. Dans le Haut-Adige, la superficie couvre 510 hectares avec des plantations qui ont débuté dans les années 1950 grâce à la cave Terlano.
Le style
Le Sauvignon est biface : il peut s’exprimer soit par des notes herbacées et végétales (poivron vert, asperge, ortie, herbe fraîchement coupée, feuille de tomate, notes auxquelles le public l’identifie), soit par une palette d’arômes plus variés et complexes tels que agrumes, groseille à maquereau, fruit de la passion, buis, genêt, groseille à grappes, silex, eucalyptus. Cette différenciation repose sur deux bases moléculaires différentes : les méthoxypyrazines dans le premier cas, les thiols dans l’autre. Que préférez-vous, pyrazinique ou thiolique ? Le plus astucieux stylistiquement est de rechercher des senteurs plus complexes pour ne pas laisser prévaloir les seuls marqueurs aromatiques variétaux. Il convient en effet de créer un lien plus étroit avec le terroir plutôt que de se focaliser uniquement sur les caractéristiques variétales du raisin. C’est dans cette direction que s’oriente le Sauvignon Blanc de demain.