30 ans après sa reconnaissance en AOP, Baux-de-Provence est devenu un modèle de terroir et de préservation de l’environnement.

Il y a trente ans, l’appellation Baux-de-Provence obtenait sa reconnaissance en tant qu’AOP, et depuis, elle n’a cessé de rester fidèle à sa mission : révéler de grands vins de terroir tout en préservant un environnement unique et majestueux en Provence. Aujourd’hui, l’appellation se distingue par sa démarche écoresponsable, renforcée par un choix clair : celui de produire des vins 100 % bio.

Les exploitations viticoles à taille humaine ont ainsi réussi à créer la première AOP 100 % bio de la région. Depuis la vendange 2023, tous les vins rouges, blancs et rosés de l’AOP Baux-de-Provence sont désormais labellisés AB. Cette certification est le fruit d’une adhésion collective à la préservation de notre terroir, avec pour objectif de faire rayonner la pleine expression de celui-ci dans chaque bouteille, sans jamais compromettre l’équilibre de l’écosystème.

Les paysages époustouflants qui entourent les vignes, au cœur du Parc Naturel Régional des Alpilles, apportent une touche d’exception à cette appellation. C’est dans cet écrin naturel que les vigneronnes et vignerons de l’AOP Baux-de-Provence œuvrent pour protéger et préserver cet environnement rare. En choisissant le bio, ils s’imposent comme des gardiens de ce patrimoine et poursuivent sans relâche leurs efforts pour initier de nouveaux projets visant à renforcer la protection de la nature.

Les sols de l’appellation, fragiles et exigeants, nécessitent une attention particulière. Le charme des vins des Baux-de-Provence réside dans l’alchimie entre le terroir et le savoir-faire des vignerons. Chaque saison apporte son lot de nouveautés : des champignons en automne aux fruits juteux de l’été, chaque période offre de nouvelles opportunités pour explorer des accords mets et vins qui révèlent toute la richesse du territoire.

L’AOP a su conserver des vergers, des oliveraies et des jardins-potagers qui côtoient les vignes. Ces fruits, cultivés dans le respect de la nature, viennent enrichir l’assiette et permettent de célébrer des accords harmonieux entre la gastronomie et les vins. Grâce à cette harmonie entre terre et verre, un réseau de chefs passionnés et talentueux a vu le jour, rendant hommage aux produits du terroir. Ce phénomène a également stimulé le développement d’un tourisme gastronomique et viticole de qualité, qui attire désormais de plus en plus de visiteurs.

Les vins de l’AOP Baux-de-Provence sont réputés pour leur qualité et leur diversité. Les grands rouges de garde, les blancs de gastronomie et les rosés gourmands à partager incarnent parfaitement l’essence de cette région. Ces vins racontent une Provence à la fois intime et ouverte, où la tradition se mêle à un art de vivre authentique.

UNE HISTOIRE MILLÉNAIRE

Dès 6000 avant Jésus-Christ, à l’époque néolithique, une population relativement dense vivait aux Baux : ce rocher escarpé était alors le lieu protégé pour les vivants, qui enterraient leurs morts dans les cavités exiguës de la roche. Ce site historique a traversé les âges, marquant l’empreinte d’un terroir vivant et riche de culture.

Au Moyen-Âge, la cité des Baux-de-Provence naît autour du château des Seigneurs des Baux, l’une des plus grandes familles provençales. Ce château, érigé sur un promontoire rocheux, incarne la puissance et l’importance stratégique de la région à cette époque.

En 1791, la seigneurie des Baux est achetée par la République française aux princes de Monaco, qui en étaient propriétaires depuis 1642. Jacques Grimaldi, le fils d’Albert II de Monaco, porte encore à l’heure actuelle le titre honorifique de marquis des Baux, témoignant de la continuité historique et culturelle de cette terre au fil des siècles.

UNE JEUNE AOP

Avec les hommes, la vigne est installée aux Baux-de-Provence depuis plusieurs siècles. L’archéologie atteste, par les nombreuses amphores retrouvées sur place, du commerce du vin et de l’huile d’olive produits ici, dès l’Antiquité. Or, étonnamment, l’appellation Baux-de-Provence compte parmi les plus jeunes de France…

Dans les années 50, le vignoble actuel trouve ses marques en douceur, aux côtés des productions millénaires des arbres fruitiers, de l’huile d’olive et du pastoralisme. En retrait sur les contreforts des Alpilles, le vignoble des Baux-de-Provence a sauvé l’esprit de la polyculture au cœur du régime méditerranéen, avec la vigne et l’olivier, en couple-phare, s’épanouissant tout près d’un verger et d’un potager pour des fruits et légumes en abondance.

Là où d’autres régions se sont perdues sur l’écueil de la monoculture, l’AOP Baux-de-Provence a su conserver son authenticité originelle, héritée d’un temps où l’on mangeait tout ce qui poussait sur place. Locavore en saison par nature !

Les différents acteurs de l’appellation Baux-de-Provence sont issus de domaines arboricoles, cultivent la vigne autant que l’olivier, et/ou accueillent des troupeaux de moutons ou de vaches dans les vignes au retour de leur transhumance, qui coïncide avec la fin des vendanges. Le respect des rythmes naturels et les apports des cultures les unes aux autres figurent dans l’ADN des vins des Baux-de-Provence, depuis leur reconnaissance en Vins de Qualité Supérieure en 1956.

La reconnaissance de l’AOP et le travail autour de la préservation de l’écosystème, avec le Parc Naturel des Alpilles, apportent une dimension d’ensemble au travail responsable de chaque domaine. Il s’agit non seulement de produire sans dégrader ses propres terres, mais bien sûr de préserver tout un territoire et son écosystème : ses paysages, à la fois grandioses et fragiles face à l’érosion, sa flore rare comme sa faune protégée et infiniment utile de rapaces, passereaux, crapauds, chauve-souris…

UN PATRIMOINE NATUREL RICHE ET FRAGILE

L’AOP Baux-de-Provence est située au cœur du Parc Naturel Régional des Alpilles, qui comprend les zones Natura 2000 des Alpilles et du Marais de la Vallée des Baux. Dans cet espace encore préservé de l’urbanisation, le maintien d’une activité agricole respectueuse de son écosystème est essentiel pour la sauvegarde des espèces rares qu’il abrite et qui font l’objet d’une protection internationale. Parmi elles, on peut citer :

• Les rapaces : l’Aigle de Bonnelli, le Vautour Percnoptère (le plus petit vautour d’Europe et le plus menacé au monde), le Faucon Crécerellette (parent du Crécerelle en plus svelte et plus rare) et le Hibou Grand-Duc.

• Les passereaux : le Rollier d’Europe.

• Le Lézard Ocellé, emblématique du Parc des Alpilles.

• Le Pélobate Cultripède, un crapaud à la livrée léopard, grand amateur d’insectes nuisibles en tous genres.

• Le Minioptère de Schreibers, chauve-souris dont 15 % des effectifs nationaux sont présents dans les Alpilles. Avec ses cousins le Petit Rhinolophe et la Pipistrelle commune, le Minioptère est l’ennemi nocturne numéro 1 de l’eudémis, mite responsable de dégâts considérables sur les vignes, lorsqu’au stade larvaire, elle attaque les raisins sous le doux surnom de “ver de la grappe”.

• Mais aussi plusieurs espèces végétales comme la Nivéole d’été aux jolies clochettes qui rappellent le muguet, ou l’Hélianthème à feuille de Marum dont la floraison colorée adoucit le blanc calcaire et le vert olive et chêne qui règnent en maître sur la palette de la garrigue.

L’AOP Baux-de-Provence est un modèle d’équilibre entre le respect de l’environnement, la préservation de la biodiversité et la production de vins d’exception, incarnant la Provence authentique et durable.