Le vignoble Français frappé par le gel !
De l’Alsace au Languedoc en passant pas la Champagne, la Bourgogne et le Bordelais…une même désolation à la vue de parcelles gelées
Depuis quelques jours, plusieurs vignobles de France connaissent des difficultés dues aux épisodes de froid qui traversent le pays.
Le mois d’Avril était pourtant bien parti, le printemps précoce avait permis à la vigne d’être en avance de deux semaines mais les basses températures (-5° en Champagne, -6/7° en Bourgogne, -4/5° en Alsace…) des nuits du 20 et du 21 Avril ont entraîné la perte de 85% des bourgeons. La température est descendue jusqu’à -9° à certains endroits ce jeudi 20 Avril, et de nouvelles nuits de gelées sont annoncées pour la semaine prochaine. Après un tel froid la vigne offre un spectacle de désolation montrant des feuilles givrées/recourbées et des bourgeons recourbés, noirs comme brûlés.
Avec un début de printemps très chaud, la végétation avait 2 semaines d’avance (parfois même 3 ! ), c’est donc en pleine période de débourrage que les vignerons doivent faire face à cette sévère vague de froid.
Dans certaines régions, on craint de revivre le terrible épisode de gelée noire de 1991, bien que celle-ci n’ait pas encore atteint la même gravité. En Alsace certains crus tels que le Schlossberg ou encore le Mambourg ont été durement touchés. Dans les autres vignobles comme en Vallée de la Loire, en Champagne, dans le Languedoc ou encore dans le Chablais suisse les vignerons commencent déjà à cartographier les dégâts, mais il est encore trop tôt pour estimer les pertes.
Dans le Jura, 45% du vignoble a déjà été atteint, avec des parcelles touchées de manière totalement inégales, allant de 0 à 100%. Malheureusement, comme l’annonce Jean-Charles Tissot (Président Interprofessionnel du Vin du Jura) « les premiers bourgeons gelés sont fructifères (…), les seconds feront du bois, mais pas de fruits ». Un coup dur pour l’appellation qui, après des épisodes de gel similaires les années précédentes, souffre d’un manque de stocks.
Les vignerons concernés misent tout sur le contre-bourgeon pour éviter le pire. Certains mettent en place des techniques pour réchauffer l’air, notamment pour les parcelles « à risque », avec des systèmes d’aspersion d’eau, qui reste cependant très coûteux et donc peu répandus. D’autres mettent en place des chaufferettes mais à grande échelle cela devient couteux et ne permet de gagner, en moyenne, que 2°c.
A Bordeaux, comparer à d’autres régions, le vignoble a été moins touchés et de manière assez inégale au sein de mêmes parcelles. « Y aura-t-il une sortie de contre bourgeons ? Est-ce que des pieds en claqueront ? (…) on essaie de se persuader que l’on ramassera quand même quelque chose sur ces ceps mais on comprend la difficulté qu’il y aura à trier la vendange et à définir des stades de maturité parfaits…» (Nicolas Lesaint, directeur technique du Château de Reignac)
Même si en cette fin de semaine les températures sont reparties à la hausse les prévisions météorologiques de la semaine prochaines restent inquiétantes. Bon courage à nos amis vignerons !